Apres un long blanc et un brouillon inacheve, je vais a nouveau essayer d'ecrire ce dernier chapitre de ma petite histoire.
Ce chapitre est hardu a composer car il relate un moment de mon periple a la fois deconcertant de simplicite et tres charge de sens spirituel. Le challenge est donc de rendre ce qui est simple interessant et de transcrire quelque chose de tres profond en langage courant tout en evitant de passer pour un allume.
Dechen Choling n'est pas un endroit tres excitant. C'est un endroit magnifique. Tout semble ici reposer en paix, a commencer par certains arbres profondement ancres dans le lieu. Le chateau et ses dependances sont comme ces arbres, ils sont a leurs places et ils sont beaux. La vie resplendit partout ou se pose le regard. Des fleurs sauvages a decourager mon petit sens de la botanique et toutes sortes d'etre vivants partagent les lieux. Comme cette chouette qui tourne autour du chateau chaque soir en poussant ses cris effrayants. Ou ces crapeaux allignes sur le seuil a l entree du chateau et dont la presence en ce lieu reste assez obscure. Mais au dela du rythme et de la magie de la vie alentour il y'a peu de distraction a Dechen Choling.
Trois activites rythment la vie ici. La meditation, les moments a table, et le travail. Quand la grande cloche retentit a travers les terres c'est qu'il est l'heure de s'assoir ou de manger. Quand au moment de travail, je les passe avec Hans-Willy, Guillaume et John. On est l'equipe des travaux physiques ce qui signifie qu'on est constamment dehors en train de transporter, bricoller, monter, demonter, et remonter. Etre dehors me convient. Et sous les ordres du capitaine Hans-Willy, le reste du travail, sans etre passionnant, n'est pas bien stressant.
Vous vous demandez peut etre ce qui me pousse a m'arreter pour si longtemps dans un tel endroit quand je pourrais courir le monde. En verite, je ne me suis jamais vraiment arrete.
Ce voyage que j'ai entrepris a une double nature. Sa premiere nature est physique, ou geographique. Un parcours a travers le monde, ses paysages, ses habitants, leurs cultures. Une grande partie des articles anterieurs que j'ai partages avec vous relatent de ce que je vois, de ce que je vis, des chemins que j'ai empruntes. C'est le chemin exterieur.
L'autre nature de mon voyage est spirituelle. Certains esprits trop entraines par l'inertie de leur train quotidien pense peut etre que la spiritualite est destinee a ceux qui veulent se perdre. Je pense justement qu'elle permet de se trouver. Ce chemin la est interieur et il est hardu de le decrire en mot. Cependant, les couleurs de ce chemin interieur ont bien souvent transgresse la simple frontiere de ma personne et rayonne sur la facon dont j'arpentai mon chemin exterieur mais aussi sur la facon avec laquelle je l'ai decri sur ce blog. Un peu comme si ce cheminement interieur formait une forme de trame invisible au chemin exterieur.
A Dechen Choling, je me suis physiquement pose. Cependant, a l'interieur, mon esprit n'a de cesse de progresser et de se renforcer. Mais comme la grande aventure physique a perdu de son attrait, ce blog est devenu bien difficile a nourrir avec un regime si spirituel. Pas que je rechignerai a vous en parler autour d'un verre en terasse. Mais ce genre de chose doivent etre vecues et percues depuis l'interieur.
D'ailleurs, un lieu ou peut se retrouver tranquille en soi meme, c'est cela que procure Dechen Choling. Pas que l'on soit seul, au contraire on vit ici en communaute. Avec ce que cela implique... par exemple que chacun peut etre gentillement une plaie ou un vraie bonheur pour les autres. Mais plutot que par un astucieux jeux d'harmonie, de regles tacites, et de pratique de la meditation assise, ce lieu a le drole de pouvoir de procurer a l'esprit un formidable espace au sein duquel la nature des choses devient soudainenent beaucoup plus claire.
Depuis que je suis ici, certaines choses qui etaient deja en moi sont simplement devenues plus claires. Que ce soit par les enseignements de Bouddha n'est pas vraiment ce qui importe.
Aujourd'hui, j'ai eu une idee concernant comment j'allais m'en aller de cet endroit. J'aimerais garder cette idee top secrete jusqu'a son accomplissement. Pour vous gardez en haleine chers lecteurs je vous dirai simplement que ma destination et mon mode de transport ne sont pas attendus.
Je suis desole pour ceux qui viennent voir ce blog et le decouvrent inchange. Le simple acte de votre visite meriterait a chaque fois une histoire. Mon ecriture est spontanee et cela lui confere une certaine honetete et je ne vois pas les choses autrement. Ceci dit, vos messages et votre presence sont pour moi une source d'inspiration donc n'hesitez jamais a laisser votre trace. Mes excuses pour les accents.
Aussi spacieux que l'esprit puisse etre, vous y occupez toujours une grande place
Je vous embrasse,
Martin
from:
Over The Hills And Far Away